Salut les p'tits gens.
Allez hop, le festival Cap Bulles de Soignies c'est déjà dimanche prochain. Pas sûr que j'aurai fini le making-of du projet Dyamant d'ici là, mais vu les retours positifs, je continue sur ma lancée.
Si vous n'avez pas encore lu Dyamant, je ne vais pas vous spoiler complètement la lecture, mais il est clair que quelques détails que j'exposerai ici lèveront un peu le voile sur certaines parties du récit. Vous voilà prévenus.
Aujourd’hui, le découpage
Quand j’écris un scénario, je le fais en général sur base de dialogues. J’ai déjà une idée de ce que je veux raconter, mais je vais structurer ça en écrivant principalement des dialogues, avec de temps en temps une petite indication de mise en scène, mais c’est rare. Cette étape est faite à l'ordi, du pur texte dans un éditeur on ne peut plus basique.
Ce n’est qu’au moment du découpage à proprement parler que je vais effectivement mettre les personnages en scène. Souvent, à cette étape, je me rends compte que mes dialogues sont bien trop touffus, et que je ne parviendrai jamais à mettre autant de texte dans les 6 pages qu’est sensée faire chaque histoire de Dyamant. S’en suit dès lors une phase d’écrémage, parfois pénible, qui m’oblige à revoir les éléments à mettre dans l’histoire.
Sans arriver aux extrémités horripilantes d’un auteur comme Umberto Eco (bah oui, la comparaison vaut ce qu’elle vaut), j’aime, comme je l’ai dit la fois passée, introduire des éléments historiques dans mes récits.
Forcément, à un moment faut se limiter et ne pas transformer le récit en étalage insupportable de culture-confiture. C’est souvent dans ce domaine que j’ai dû tailler sans ménagement dans le vif.
Et malgré ça, vous remarquerez que Dyamant reste largement dialogué. C’est une des raisons pour lesquelles, lors du découpage, j’ai fait des bulles rectangulaires. C’est con, mais ça permet de gagner pas mal de place, et mes petits camarades comprendront assez vite qu’ils ont intérêt à faire de même lors de la mise au propre.
Le découpage de la première planche de Blue Fox. Beaucoup de dialogues.
Pour que ça rentre, des bulles rectangulaires au plus proche du texte s'avèrent utiles...
Il est à noter que, à l’exception peut-être du récit sur les vikings, toutes les histoires sont relativement statiques. Unité de lieu et de temps comme disaient les classiques, mais c’est probablement un effet secondaire de ma façon d’écrire. Quand on se concentre sur des dialogues, on pense moins à mettre de l’action. Faudrait peut-être que je pense à corriger ce petit défaut...
D’un autre côté, comme mes petits camarades m’avaient interdit de leur imposer plus de 6 planches à dessiner, j’avais bien besoin de tous ces dialogues pour faire avancer l’action.
La phase du découpage est toujours dessinée chez moi, et toujours au format de publication final. Elle me permet de mettre en place en gros les personnages et les décors, ainsi que de placer les textes (étape indispensable pour ne pas se demander ensuite où on peut bien caser la bulle, n’est-ce pas Spoky ? ;-) ). A la demande expresse de Sarah Barbare, j’ai dérogé à cette règle pour son histoire : elle préférait un découpage écrit, chose que je lui ai fournie, mais qui m’oblige à plus d’abstraction au moment de mettre les choses en place « mentalement ».
Le découpage de la première planche de l'album.
Quand je la dessinerai par la suite, il y aura très peu de changements dans le placement des personnages.
Le découpage écrit pour Princesse Barbare
Ca me demande tout de suite plus d'efforts d'abstraction et m'oblige à être plus descriptif sur les éléments graphiques, les décors, l'attitude des personnages, etc.
Le découpage de la première planche pour SoliKson.
Je ne sais pas si c'est parce que c'est la première histoire que j'ai découpée, mais c'est aussi le découpage où les éléments de décor sont les plus détaillés. D'habitude, je ne m'encombre pas d'autant de détails à cette étape.
Ce découpage servira ensuite de base à chaque dessinateur. Certains le suivront très fidèlement (c'est mon cas: il est très rare que j'apporte des modifications majeures à mes propres découpages au moment de crayonner), et parfois moins. Mais ça, j'en parlerai la prochaine fois.
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